PRIMAFRANCE

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mercredi 31 décembre 2014

4D - APPRÉCIATION DU RISQUE DE CONSTRUCTIBILTE

Analyse de Risques & 4D 


Complémentarité nécessaire dans les projets de Construction & Assemblage




INTRODUCTION 

S’attacher à identifier et traiter méthodiquement les risques relatifs aux activités d’un projet vise à réduire la probabilité d’échec ou les incertitudes de succès.
Des études [1] précisent que la spécificité des projets de construction porte essentiellement sur les dépassements de budgets et notamment sur leur caractère exponentiel en fonction de la complexité des ouvrages.
Sur une période de 14 années et sur un total de 1178  projets (de 1974 à 1988), 63% des projets ont connu une augmentation d’au moins 35% à 45% de leurs coûts. Par ailleurs quelques accidents survenus sur les projets (effondrement d’ouvrages) ont conduit les pouvoirs publics à se positionner sur l’appréhension des risques depuis 2009.

GESTION STRATÉGIQUE DU RISQUE

La gestion stratégique du risque dans le domaine de la construction propose un éventail de comportements passant par la prévention, l’acceptation du risque, sa réduction et éventuellement son transfert. Pour chacune des typologies de traitement du risque, le gestionnaire du projet adopte une attitude liée à la situation rencontrée.
On parle de « prévention » en cas de risque immédiat et lorsque le danger peut se révéler dramatique. L’ « acceptation » repose sur une analyse préalable mettant en évidence les dommages exposés en cas de réalisation du risque. Dès lors, si une fois mesuré, la gravité est minime (bien que le risque zéro n’existe pas) le risque est  accepté.
La « réduction » du risque porte sur le fait que, comme le risque est inhérent à l’activité, des contremesures sont mises en place pour l’atténuer et/ou en réduire la portée.
Dans le domaine opérationnel de la construction, le « transfert de risques », vise à sous-traiter, co-traiter et/ou externaliser des activités. Une étude coût/risques permet de démontrer l’intérêt de recourir au transfert de risques du fait de la spécialisation des intervenants (plus rapide et moins chers).

LA DÉCOMPOSITION DES FACTEURS DE RISQUES

Dans le cadre de la construction, la décomposition des facteurs de risques repose sur leur origine interne et externe au projet.
Les facteurs de risques externes portent sur l’ensemble des éléments impactant le projet sans en être une composante (économie mondiale et/ou locale – nationale, politique, cadre législatif et évènements naturels climat).
Les facteurs de risques internes sont attachés au projet. Ils sont regroupés en fonction des acteurs et des activités du projet.
Voici un exemple[2]:




La décomposition matricielle risque/tâches permet de faciliter une vision dynamique des phases du projet.
Le projet GERMA[3] dresse un registre des risques actualisé dans le domaine de la construction.

ANALYSE DES RISQUES

L’analyse des risques repose sur  différents types de méthode dont en voici une liste non exhaustive :

Brainstorming
Entretiens structurés ou semi structurés
Techniques Delphi
Listes de contrôle
Analyse préliminaire du danger
Etudes de danger et d’exploitabilité (HAZOP)
HACCP (Hazard Anal and Critical Control Points)
SWIFT
 Analyse de scénario
 Analyse d’impact sur l’activité
 Analyse de causes profondes
 Analyse des modes de défaillance et de leurs effets
 Analyse par arbre de panne
 Analyse par arbre d’évènements
 Analyse causes-conséquences
 Analyse des causes et de leurs effets
 Analyse des niveaux de protection (LOPA)
 Arbre de décision (à critère unique)
 Analyse « nœud de papillon »
 Analyse des conditions insidieuses (analyse transitoire)
 Analyse de Markov
 Simulation de Monte-Carlo
 Analyse bayésienne/réseaux de Bayes
 Matrice conséquence/probabilité
 Analyse coût/bénéfice
 Analyse de décisions à critères multiples

Parmi toutes ces méthodes, il est intéressant de se pencher sur l’analyse probabiliste de Monte Carlo.

Associée à une distribution de résultats triangulaire fondée sur le minimum, le plus probable et le maximum en matière de délai et/ou de coûts, cette technique d’analyse génère un très grand nombre de variables aléatoires  Elle permet de déterminer la valeur attendue des risques en fonction des données des processus précédents. Elle offre aussi la possibilité de définir différents indicateurs permettant de mieux qualifier les activités à réaliser (analyse de sensibilité, indice de criticité, corrélation d’événements…)



Cette méthode donne un type de résultat suivant : (exemple) pour atteindre 60% de chance de voir son projet se terminer à date prévue, il faut ajouter au planning une marge de 35% du délai total du projet.


ANALYSE PROBABILISTE & RÉALITÉ DE CONSTRUCTION

Analyse d’impact et modèles alternatifs

Si l’analyse de risques permet de définir des probabilités de réussite et des marges à prévoir, elle offre aussi une analyse sous un angle différent des données de planification. Là où le bon sens et les méthodologies maîtrisées (CPM, PERT…) permettent d’intuiter des zones d’attention, l’analyse de risque permettra, à travers la définition des analyses de sensibilité ou des indices de criticité, d’anticiper les problèmes sur d’autres axes de réalisation. Ce focus sur des activités non-identifiées préalablement comme sensibles sera d’autant plus performant que des analyses sur la réalité de la construction (par exemple : association des modèles de conception 3D avec le planning) pourront alimenter les scénarios d’acceptation ou de réduction des risques. Que des solutions alternatives soient identifiées ou non, ce travail méthodologique permettra de sécuriser l’ensemble de la planification et donc le degré de confiance (la probabilité) dans l’atteinte des objectifs.

Allonger de 35% la durée d’un projet pour avoir 60% de chance de déterminer à date prévue donne une indication statistique importante. Néanmoins, la réalité de construction ne permet pas d’appliquer de façon uniforme les 35% sur l’ensemble des tâches du projet. Certaines disposent d’un délai fixe non modifiable (ni extensible ni réductible) sauf à désorganiser la gestion du chantier et/ou à provoquer une série d’interruption de travail.
Pour répartir les 35% au mieux, il faut pouvoir visualiser les séquences de montage de ces scénarios probabilistes.

Par le fait de relier les éléments graphiques d’une maquette numérique (3D) aux tâches d’un planning, la 4D offre une représentation visuelle dynamique des séquences d’un planning.
Appliqué à des scénarios probabilistes (issue de l’analyse des risques simulation Monte Carlo) , la 4D permet de mesurer l’adéquation ou la nécessité de réajustement des plannings par rapport à la réalité du terrain.
La 4D vérifie la cohérence des choix probabilistes et conforte les prises de décisions.
Elle met en relief les interfaces chantier à gérer issues des scénarios de construction et offre une meilleure compréhension de la gestion des coactivités.

La 4D complète l’analyse des risques car elle réconcilie une approche statistique et une réalité d’expérience et de terrain en les faisant s’ajuster l’un à l’autre sans les opposer nécessairement.

La Rédaction 




[3] Syntec édition 2012


[1] Proposé par D. BREYSSE, H.NIANDOU, M. CHAPLAIN, F. JABBOUR P. - Université Bordeaux 1, Ghymac – voir 1


[2] Voir « Identification des risques pour les projets de construction : revue des pratiques internationales et propositions ». D. BREYSSE, H.NIANDOU, M. CHAPLAIN, F. JABBOUR P. - Université Bordeaux 1, Ghymac, Avenue des facultés, 33405 Talence cedex -   Marseille, 24-28 août 2009 

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