Après une légère pause,
nous reprenons notre cycle de
témoignages sur la 4D. Aujourd’hui PRIMAFRANCE donne la parole à Madame
Joëlle CONVERSY.
Joëlle CONVERSY
Directrice
du Département Planification & Organisation de la société ARTELIA
Bâtiment & Industrie
Quelle
est votre définition de la 4D ?
« Chez ARTELIA, le terme
« 4D » est déjà utilisé depuis de nombreuses années pour
regrouper toutes les activités de « Désamiantage-Démantèlement-Démolition-Déconstruction »
regrouper toutes les activités de « Désamiantage-Démantèlement-Démolition-Déconstruction »
Dans le contexte actuel « 3D
&; Maquette numérique », la 4D consiste à donner une dimension
complémentaire à un objet 3D : en particulier, dans notre cas il s’agit de
renseigner la notion de temporalité des objets d’un projet de construction. »
Comment
avez-vous découvert la 4D ?
« En 2010, à travers un projet
de Recherche &; Développement, interne à notre société, qui visait une
automatisation, ou semi-automatisation a minima de la production de phasages
travaux. Le document « Phasage des travaux » associé à un planning
est un des livrables de notre activité. »
Quels
sont selon vous, les bénéfices de la 4D pour votre domaine d’activités ?
« Le bénéfice principal est un
gain de temps dans la production des phasages au fil de l’évolution d’un
projet : par extension, il s’agit donc de gagner en flexibilité dans une
certaine mesure, mais aussi et surtout de fiabiliser et parfaire nos études.
Dans une plus large mesure, il
s’agit de mettre davantage à profit les « longues » phases études en
simulant l’exécution, et donc, en en anticipant les principales problématiques
de réalisation et/ou d’interfaces de travaux (hors aléas de chantier). »
Voyez-vous
des obstacles à son utilisation (Maintenant et/ou dans le futur) ?
« L’accès à la donnée de base
est compliqué :
•les projets conçus en Maquette
Numérique sont encore trop peu nombreux
•dans les études amont (phases
faisabilité, APS, AVP …) un élément essentiel de notre activité est d’intégrer
cette Maquette dans son environnement – ce qui nécessite une modélisation à
part entière ou l’acquisition de données difficilement trouvables de l’environnement
du futur projet (coût et disponibilité en tant que tel ) »
Pensez-vous
que la 4D en tant qu’approche de travail pourra être déployée au sein de votre
entreprise ? Si oui à quel horizon ?
« Oui, la 4D semble être un
réel outil de travail à terme : l’horizon 2017 semble raisonnable
compte
tenu des récentes lois passées en ce sens et de la mobilisation principaux
acteurs (Architectes, BET, majors du BTP …) »
Quelle
est votre vision de la 4D dans le futur ?
« Là où la 4D nous permet
actuellement de nous affranchir autant que possible des supports papier
statiques trop peu immersifs, nous pensons qu’un objectif majeur de la 4D dans
le futur sera d’en améliorer toujours plus l’aspect immersif : via la
réalité augmentée, par exemple. »
Est
ce que selon vous la 4D va durablement impacter les métiers de la planification
et plus généralement les Méthodes (Bureau d’Etudes et Ingénieries)?
« L’anticipation des
principales problématiques aval, dans les études amont, ne peut que bouleverser
les méthodes de travail de ces secteurs d’activité : ils lui confèreront
une plus grande légitimité, mais également davantage de responsabilité.
Cela amène également à réfléchir
autour de synergies de métiers jusque-là tout à fait dissociés :
conception intégrée au sens large (faisabilité structurelle, cost control,
approvisionnements, méthodes d’exécution,
etc.) »
La
4D = 3D+ le Temps : Que vous inspire l’ajout d’autres dimensions (le coût
5D, l’approvisionnement 6D, la gestion du cycle de vie d’un bâtiment
7D…) ?
« Ces notions sont
effectivement intéressantes, mais leur pertinence nécessite d’être démontrée ne
serait-ce que par le besoin effectif des intéressés : ce qui passera par
une réelle interopérabilité des outils, par l’objectif si ce n’est par les
moyens.
Pour autant, les exemples que vous
citez ne doivent pas être proposés comme des ajouts de dimensions : il ne
s’agit là que d’une 4D multi paramétrée, et cela doit être appréhendé comme
tel.
La maquette « xD » doit stocker toutes les
données de construction d’un ouvrage/bâtiment pour permettre, au-delà de la
phase de réalisation, une exploitation-maintenance opérationnelle, puis une
réhabilitation, puis …. »
Si
vous deviez résumer la 4D, pour vous ce serait quoi ?
« La 4D est pour nous la
virtualisation/simulation de la vie d’un bâtiment de sa naissance à sa mort.
Nous pourrions même en appréhender
la renaissance si son approche ne se cantonnait pas à l’objet mais à sa
composition élémentaire. »
La Rédaction
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