PRIMAFRANCE

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lundi 31 mars 2014

INTERVIEW 4D - ARTELIA

Après une légère pause, nous reprenons notre cycle de
témoignages sur la 4D. Aujourd’hui PRIMAFRANCE donne la parole à Madame Joëlle CONVERSY.



Joëlle CONVERSY
Directrice du Département Planification & Organisation de la société ARTELIA Bâtiment & Industrie


Quelle est votre définition de la 4D ?

« Chez ARTELIA, le terme « 4D » est déjà utilisé depuis de nombreuses années pour
regrouper toutes les activités de « Désamiantage-Démantèlement-Démolition-Déconstruction »
Dans le contexte actuel « 3D &; Maquette numérique », la 4D consiste à donner une dimension complémentaire à un objet 3D : en particulier, dans notre cas il s’agit de renseigner la notion de temporalité des objets d’un projet de construction. »

Comment avez-vous découvert la 4D ?

« En 2010, à travers un projet de Recherche &; Développement, interne à notre société, qui visait une automatisation, ou semi-automatisation a minima de la production de phasages travaux. Le document « Phasage des travaux » associé à un planning est un des livrables de notre activité. »

Quels sont selon vous, les bénéfices de la 4D pour votre domaine d’activités ?

« Le bénéfice principal est un gain de temps dans la production des phasages au fil de l’évolution d’un projet : par extension, il s’agit donc de gagner en flexibilité dans une certaine mesure, mais aussi et surtout de fiabiliser et parfaire nos études.
Dans une plus large mesure, il s’agit de mettre davantage à profit les « longues » phases études en simulant l’exécution, et donc, en en anticipant les principales problématiques de réalisation et/ou d’interfaces de travaux (hors aléas de chantier). »

Voyez-vous des obstacles à son utilisation (Maintenant et/ou dans le futur) ?

« L’accès à la donnée de base est compliqué : 
les projets conçus en Maquette Numérique sont encore trop peu nombreux
dans les études amont (phases faisabilité, APS, AVP …) un élément essentiel de notre activité est d’intégrer cette Maquette dans son environnement – ce qui nécessite une modélisation à part entière ou l’acquisition de données difficilement trouvables de l’environnement du futur projet (coût et disponibilité en tant que tel ) »

Pensez-vous que la 4D en tant qu’approche de travail pourra être déployée au sein de votre entreprise ? Si oui à quel horizon ?

« Oui, la 4D semble être un réel outil de travail à terme : l’horizon 2017 semble raisonnable
compte tenu des récentes lois passées en ce sens et de la mobilisation principaux acteurs (Architectes, BET, majors du BTP …) »

Quelle est votre vision de la 4D dans le futur ?

« Là où la 4D nous permet actuellement de nous affranchir autant que possible des supports papier statiques trop peu immersifs, nous pensons qu’un objectif majeur de la 4D dans le futur sera d’en améliorer toujours plus l’aspect immersif : via la réalité augmentée, par exemple. »

Est ce que selon vous la 4D va durablement impacter les métiers de la planification et plus généralement les Méthodes (Bureau d’Etudes et Ingénieries)?

« L’anticipation des principales problématiques aval, dans les études amont, ne peut que bouleverser les méthodes de travail de ces secteurs d’activité : ils lui confèreront une plus grande légitimité, mais également davantage de responsabilité.
Cela amène également à réfléchir autour de synergies de métiers jusque-là tout à fait dissociés : conception intégrée au sens large (faisabilité structurelle, cost control, approvisionnements, méthodes d’exécution,  etc.) »


La 4D = 3D+ le Temps : Que vous inspire l’ajout d’autres dimensions (le coût 5D, l’approvisionnement 6D, la gestion du cycle de vie d’un bâtiment 7D…) ?

« Ces notions sont effectivement intéressantes, mais leur pertinence nécessite d’être démontrée ne serait-ce que par le besoin effectif des intéressés : ce qui passera par une réelle interopérabilité des outils, par l’objectif si ce n’est par les moyens.
Pour autant, les exemples que vous citez ne doivent pas être proposés comme des ajouts de dimensions : il ne s’agit là que d’une 4D multi paramétrée, et cela doit être appréhendé comme tel.
La maquette « xD » doit stocker toutes les données de construction d’un ouvrage/bâtiment pour permettre, au-delà de la phase de réalisation, une exploitation-maintenance opérationnelle, puis une réhabilitation, puis  …. »
Si vous deviez résumer la 4D, pour vous ce serait quoi ?

« La 4D est pour nous la virtualisation/simulation de la vie d’un bâtiment de sa naissance à sa mort.
Nous pourrions même en appréhender la renaissance si son approche ne se cantonnait pas à l’objet mais à sa composition élémentaire. »


La Rédaction 

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